Une certaine exaspération s’observe de plus en plus au sein de l’opinion face au temps qui s’écoule sans que le nouveau Gouvernement ne soit publié. Un mois s’est, en effet, écoulé depuis que le nouveau Premier ministre a été nommé et a mené ses consultations en vue de la formation de son équipe.
Sama Lukonde avait déjà balisé le chemin
Dès l’entame de ses consultations, Sama Lukonde avait défini les critères d’éligibilité à l’intention des différentes composantes de la nouvelle majorité. Avec le concours de l’informateur, une clé de répartition des ministères avait également été élaborée et communiquée à ces différentes composantes qui étaient, dès lors, appelées à communiquer au Premier ministre leurs listes à raison de trois noms par ministère.
À ce stade, la balle était censée être dans le camp de ces composantes. Censés connaître la mesure des urgences qui s’imposent à la nation, celles-ci étaient également censées faire diligence pour gagner du temps afin de permettre au Premier ministre de présenter sa mouture au Chef de l’État qui doit nommer les membres du nouveau Gouvernement après d’éventuels réglages.
Depuis lors, cependant, il s’observe des atermoiements et autres formes de lourdeurs qui donnent impression que les acteurs de la nouvelle majorité ont tout le temps devant eux. Pire encore, l’impression dominante est que l’idéal du « peuple d’abord », qui sous-temps la vision du Chef de l’État à travers son Union sacrée de la Nation, a vite cédé le pas aux vieux démons des ambitions et des intérêts personnels ou partisans.
Blocage et chantage en l’air
Les observateurs de la vie politique congolaise en viennent à croire que cette attitude bloque le Chef de l’État et son Premier dans leur souci d’attaquer le plus tôt possible les vrais problèmes des Congolais. D’autres vont jusqu’à penser qu’il s’agirait d’une forme de chantage de certaines composantes sur l’équilibre de la majorité en faisant prévaloir leurs attentes dans la formation du Gouvernement sur l’intérêt national. Un chantage qui voudrait que l’on assiste à des situations inattendues telles que le rejet du programme du Gouvernement par celles des forces politiques au niveau de l’Assemblée nationale au cas où leurs quatre volontés ne seraient pas rencontrées. Où, carrément, de les voir pourrir la vie à ce nouveau Gouvernement, au besoin en installant une crise entre le parlement et l’exécutif.
Cette attitude se justifierait par le fait que le Chef de l’État ne peut pas nommer le Gouvernement sans la proposition du Premier ministre qui, lui, ne peut pas agir sans les forces politiques en présence qui constituent la majorité au parlement.
Ceux qui bloquent la formation du Gouvernement
À ce jour, l’Udps, parti présidentiel, prend tout son temps pour dégager 24 candidats ministrables (à raison de 3 noms par ministère sur les 8 attribués) sur plus de 80 candidatures enregistrées. Le clan katumbiste attend que lui soient communiqués les ministères lui attribués pour confectionner sa liste. D’autres composantes prétendent n’avoir pas encore été informées du quota leur réservé. Elles n’ont donc pas encore confectionné leurs listes.
Un deadline line s’impose
Face à cette situation, et pour ne pas tirer les choses en longueur, des voix s’élèvent pour inviter le Président Tshisekedi à mettre l’ordre, pendant qu’il est encore temps, dans les rangs de sa nouvelle majorité pour préserver son idéal du « peuple d’abord ». Un ultimatum, à travers un deadline, devrait être lancé à tout le monde pour que chacun dépose, enfin, sa liste auprès du Premier ministre.
En son temps, Sylvestre Ilunga avait tapé du poing sur la table pour qu’enfin, chacun lui dépose les listes qui lui permirent de former son Gouvernement. Nommé en mai 2019, son Gouvernement fut publié en août de la même année, soit un peu plus de trois mois après.
L’histoire doit-elle se répéter ?
JEK